Page:Pensées de Marc-Aurèle, trad. Barthélemy-Saint-Hilaire.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
3
LIVRE I, § IV.

mal, mais même d’en concevoir jamais la pensée ; et aussi, la simplicité de vie, si loin du faste ordinaire des gens opulents.

IV

À mon bisaïeul[1], je suis redevable de n’avoir point fréquenté les écoles publiques[2], d’avoir profité dans ma famille des leçons d’excellents maîtres, et d’avoir appris par moi-même que, pour l’éducation des enfants, il ne faut ménager aucune dépense[3].

    marque de fabrique. Les vertus que Marc-Aurèle attribue à sa mère sont celles qu’il a lui-même pratiquées le mieux : piété, générosité, horreur du mal, simplicité ; il a suivi l’exemple maternel, qui lui avait été donné dès sa naissance. Marc-Aurèle a conservé, comme tant d’autres grands hommes, l’empreinte morale qu’il avait reçue dans les premiers jours de sa vie. La nature sans doute avait beaucoup fait pour la beauté de son âme ; mais sa mère n’y contribua pas moins ; et l’éducation acheva le reste. Marc-Aurèle ne dut qu’à lui-même de choisir et d’aimer le Stoïcisme, parmi toutes les autres philosophies. Voir plus loin, liv. III, § 3.

  1. À mon bisaïeul. Il faut ajouter : Maternel. Il se nommait Catilius Sévérus ; il avait été préfet de Rome et consul en l’an 120. Capitolin dit : Deux fois consul, Vie de Marc-Aurèle, ch. XXIII.
  2. De n’avoir point fréquenté les écoles publiques. Capitolin, ch. III, dit au contraire que Marc-Aurèle fréquenta les écoles publiques de déclamation ; mais, sur un fait personnel de ce genre, le témoignage de Marc-Aurèle est péremptoire.
  3. Il ne faut ménager aucune dépense. Il est évident que pour l’éducation de Marc-Aurèle on n’avait rien épargné ; et par les dé-