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LIVRE XI, § XXV.

XXIV

Dans les cérémonies solennelles, les Spartiates[1] réservaient pour les étrangers les places qui étaient à l’ombre ; quant, à eux, ils s’asseyaient n’importe où.

XXV

Socrate, pour s’excuser de ne pas se rendre auprès de Perdiccas[2], lui faisait dire : « Je ne veux pas m’exposer à la plus triste fin ». En d’autres termes : « Je ne veux pas accepter un service que je ne pourrais pas rendre[3]. »

  1. Les Spartiates. Les mœurs des Spartiates devaient plaire au Stoïcisme ; et, après de longs siècles, elles excitaient encore l’admiration et l’estime, comme le prouve ce souvenir, d’ailleurs bien mérité, de Marc-Aurèle.
  2. Perdiccas. Selon Aristote, Rhétorique, liv. II, ch. XXIII, § 13, pag. 336 de ma traduction, c’est à Archélaüs et non pas à Perdiccas, que Socrate fit cette réponse. Le témoignage d’Aristote, étant le plus rapproché, est sans doute le plus exact. Sénèque nomme aussi Archélaüs et non Perdiccas. Voir le Traité des Bienfaits, pag. 209, édition Nisard, liv.  V, ch. VI.
  3. Que je ne pourrais pas rendre. C’est une fierté légitime, qui peut d’ailleurs se faire pardonner par la politesse des formes, dont il est toujours possible d’accompagner le refus.