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Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/109

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et je pensai : il aime les Monténégrins,
car il nomma toutes les batailles
où les nôtres aidèrent les Vénitiens.
Un peu après, il parlait comme un enfant ;
il me demanda au sujet de nos voisins,
les Bosniaques et les Albanais :
« Quand ils attrapent, dit-il, un Monténégrin
soit mort ou vivant dans leurs mains,
le mangent-ils ou que font-ils ?
— Comment ! nous manger, pour Dieu ! lui dis-je.
Dans quel pays un homme en mange-t-il un autre ?
— J’ai entendu dire, ajoute-t-il encore,
qu’un peuple de là-bas mange les serpents !
— Quels serpents, noble prince, lui répondis-je ;
ce n’est pas agréable de les rencontrer sur la route,
les cheveux s’en dressent d’horreur ! »


KNEZ YANKO


Je pense qu’il t’a bien reçu.


VOÏVODE DRACHKO


Non seulement bien, mais très bien !
Il me promit même ce que je ne lui demandai pas,
et je pensai en sortant de chez lui :