Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/165

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Avant l’aube ils se lèvent et vont à l’église ; la liturgie est finie, ils sortent.


(Un diacre raconte quelque chose au moine Stéfan devant l’église.)


DIACRE


Écoute, grand-père, que je te dise quelque chose !
Quand les premières cloches ont sonné,
je me suis levé pour aller à l’église,
mais j’entendis un bruit lointain,
je descendis vite dans le champ ;
quoique le temps soit beau,
je pensai que c’était l’eau dans le Ponor[1].
Quand je m’assis un peu dans le champ,
je m’aperçus que ce n’était pas ce que je pensais,
mais c’était la colline qui résonnait
comme si elle voulait se fracasser dans les nuages.
Les fusils crépitent, les cieux se brisent,
on entend les cris des jeunes combattants.
Alors je cours vite à travers la plaine
jusqu’à la colline Djinov[2],

  1. Une cascade souterraine, appelée Ponor, derrière l’église de Cettigné, qui bruit pendant le mauvais temps.
  2. La colline Djinov est à un quart d’heure de Cettigné.