Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Que nos montagnes ont donnés jusqu’à présent,
tous sont tombés dans les luttes sanglantes,
tombés pour l’honneur, la nation et la liberté !
et le son des divines gouzlé[1]
a pu sécher nos larmes !
Pourquoi pleurer nos sacrifices
si notre fière Patrie
est devenue le tombeau des forces turques ?
Pourquoi nos montagnes restent-elles silencieuses
depuis un certain temps,
et ne résonnent-elles pas des cris guerriers ?
La rouille commence à envahir nos armes,
notre pays n’est plus gouverné !
Nos montagnes sentent mauvais l’infidèle,
les loups et les moutons sont ensemble !
le Turc et le Monténégrin font compagnie,
le hodja hurle dans Cettigné ;
la puanteur envahit le lion dans les pièges,
le nom monténégrin s’efface,
il ne reste plus de croix de trois doigts[2] !


VOÏVODE MILIYA


Vous entendez le chant du kolo,
vous voyez comme ce chant est composé ;

  1. Gouzla ou gouzlé, instrument à une seule corde, au son duquel toute notre histoire a été chantée à travers les siècles.
  2. Croix orthodoxe.