Aller au contenu

Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VOÏVODE BATRITCH


Turcs, frères, je frappe la pierre[1] !
pourquoi vous cacher ce que nous pensons ?
Notre petite terre est partout amoindrie,
c’est avec peine qu’un seul peut l’habiter,
les grandes forces ouvrent leurs gueules vers elle,
il ne faut pas penser y faire vivre deux peuples !
Mais acceptez la religion de vos aïeux
pour que nous défendions ensemble l’honneur de la Patrie.
Le loup n’a pas besoin de la ruse du renard ;
les lunettes sont inutiles à l’aigle !
Brisez les minarets et les mosquées,
allumez la bûche du Noël serbe
et peignez les œufs de Pâques :
faites maigre pendant les deux carêmes,
pour le reste faites comme vous voudrez.
Si vous ne voulez pas écouter Batritch.
je jure par la foi d’Obilitch,
par mes armes et par mon espérance
que votre religion nagera dans le sang,
la meilleure sera celle qui ne sombrera pas !

  1. Pour conjurer le sort.