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Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/73

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Y a-t-il plus grand déshonneur que la vieillesse ?
Les jambes fléchissent, les yeux trompent,
le cerveau s’égare dans le crâne,
le front ridé devient enfantin,
des plis affreux défigurent le visage,
les yeux troubles s’enfoncent dans la tête,
la mort rit hideusement sous le front,
comme la tortue sous sa carapace.
Pourquoi parler de Kossovo et de Miloch ?
Nous avons perdu là notre bonheur ;
mais les bras et le nom monténégrins
sont ressuscités du tombeau de Kossovo
au-dessus des nuages au milieu du glorieux royaume,
où Obilitch règne parmi des ombres.


SERDAR IVAN PÉTROVITCH


Mahomed et la folie sont dans vos têtes !
Turcs, malheur à vos âmes !
Pourquoi arrosez-vous la terre de Son sang ?
La mangeoire est trop petite pour deux coursiers.


FERAT ZATCHIR (kavaz-bacha)


Non, Serdar, tu n’es pas sur le vrai chemin !
La religion turque ne peut pas supporter
qu’on la blâme, nous vivants.