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Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/97

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VOÏVODE DRACHKO


Il y en a, frère, qui sont beaux,
mais des laids dix fois plus,
on ne peut les regarder sans horreur.
Il y a pas mal de riches.
ils sont fous de richesses,
et radotent comme de vieilles femmes.
Tous les coins, par contre, sont remplis de misérables ;
ils peinent à la sueur de leur front,
pour gagner un morceau de pain sec.
Je voyais parfois que deux hommes
prenaient une grosse femme
à la chair morte et molle,
pesant souvent près de cent kilos ;
Ils la portaient à travers la ville
En plein jour, par-ci, par-là ; ils ne craignaient
ni pour leur honneur ni pour leur considération.
Ils voulaient seulement gagner un morceau de pain.


KNEZ YANKO


Leurs maisons sont-elles belles, Drachko ?


VOÏVODE DRACHKO


Leurs maisons sont une des beautés du monde !
Mais il est difficile de vivre dedans :
On y étouffe tant elles sont étroites,