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Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/115

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SABBAT

saluer le bleuet des champs, ce cantique bleu ! Comme ton sein est gonflé du soupir végétal, comme ton corps s’apparente à la forme animale, comme tu es répandue : l’air, l’amour et le danger ne le sont pas plus que toi, sainte Sorcière !

Nourris la volupté en mangeant cette fraise ; laisse-moi éblouir ton destin en te baisant les yeux ; mords la douleur au talon, vipère ; chante encore cent mille ans, rossignol ; allaite les maudits, généreuse louve, et celle que tu appelles sainte Damnée : la Gloire.

Flagelle, tempête ; entre dans ce lis, abeille ; peuple tout, solitaire… Et ris. »

Sabbat ! Tout est sabbat, n’est qu’éternel sabbat…