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Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/189

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SABBAT

Vite, ce monde à bas, mes gaillards. Faisons gronder les échos de l’infini et lever un sourcil interrogateur à mon Double, le Seigneur sérénissime. »

Et nous voilà dans les tremblements du sol, les cyclones, la fuite éperdue des cavales de sable, aux déserts…

S’il secoue, par trop rudement, quand il les rencontre, dans les bouges mélancoliques du mysticisme, Job, Benoît Labre, Élisabeth de Hongrie, Verlaine et deux ou trois fakirs… la pestilence, le choléra et la dévotion s’abattent sur nos cités, car ces illuminés ne sont pas sans porter sur eux des colonies de microbes, étant donné qu’au profit de leur âme, ils négligent abominablement leur chevelure.

— Assez d’enfantillage, voyons…

— Mais il s’agit de la pétulance du Diable ! Tu dois te souvenir qu’il ne fut pas en repos tant qu’il n’eut pas proposé à Ève une charade : « Mon tout est un fruit délicieux » — et enseigné à Noé — la première ingénue ! — l’art de manquer à la pudeur sans le faire exprès.

Ne plaisantons plus. Qui a dit avec une étonnante audace : « On ne meurt que lorsqu’on le veut bien ? » Et il ne s’agissait que de notre corps. Combien notre âme est plus