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Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/258

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SABBAT

tan, qu’à jamais sa présence a été sensible, près de moi, et a pu se vérifier du rayon de mes yeux à l’ombre de mon silence.

Que c’est lourd, que c’est lourd, sur le corps et dans l’âme, la paix de Dieu et le miracle éblouissant du Diable ! Je suis chargée de ces fardeaux formidables et fraternels, bien qu’ils semblent contraires, et la sérénité et la frénésie qui m’inspirent, tour à tour, révèlent la qualité des puissances qui m’ont envahie.

Mais je sens, j’ai toujours senti que, dans l’au-delà, je serai allégée, je veux dire semblable à Eux, sans doute, et plus intelligente que le croissant au front du soir. »

Comme je suis lasse ! Quelle dépense de force, de substance sacrées ! Je n’en peux plus.

Et le Génie, là-bas, là-bas, a le visage, ce grave visage blessé par la lune, du fleuve qui approche de la mer…

. . . . . . . . . . . .

« À bientôt » — « À bientôt » — Entre nous, une fleur coupe le soleil de sa tête rose…