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Page:Picard - Sabbat, 1923.djvu/275

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LE COMBAT

Je me suis repliée, dans l’ordre et le rythme, toutes les fois que je l’ai voulu ; mais, à chaque rencontre, mes étendards ont été plus trempés du sang des roses, et leur hampe s’est durcie, dans mes mains d’Archange, comme le soleil des Sporades qui regardait l’Évangéliste décrire sa fin sur ses genoux mortels.

Je me suis enrichie, toutes les fois, de ce que j’ai laissé dans la bataille, et je sais trop bien que lorsque l’adversaire refuse de se rendre, notre puissance se développe, comme le marteau concentre sa force, quand il sollicite l’étincelle. Je sais trop bien que tout a la divinité, dès qu’il possède l’entêtement, et ne cesse pas d’aspirer au Jour de gloire.

J’ai été t’attendre, ailleurs, voilà tout ; mais ai-je crié : « Grâce ! » parce qu’après les jours de lutte, dans l’auguste solitude de la réflexion, de la patience et de la nuit, j’ai refermé sur moi mes ailes pour t’aimer ?

De tes yeux, quand je les convoitais, je