clientèle disparue ! Pour eux, c’était la ruine, l’effondrement.
Pendant la durée du siège, à l’heure du danger, ils avaient courageusement supporté les épreuves ; maintenant, ils étaient anéantis. M. Boltz me dit :
— Je vous attendais, je voulais faire avec vous la première visite à ma petite maison !
— En avez-vous des nouvelles ?
— Oui, jusqu’à la date d’hier ; les officiers qui sont partis ce matin m’ont dit que tout était bien.
Pauvre homme, quelle déception l’attendait ! Dès l’entrée, sa maison offrait l’image de la désolation, la porte désemparée, les meubles brisés, les parquets arrachés pour en faire du bois de chauffage et, par-dessus tout — spectacle qui fit verser des pleurs au pauvre M. Boltz — ses livres, ses chers livres, épars, déchirés, jetés feuille à feuille dans le jardin, sur les fumiers !…