Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/7

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humeur, leur bravoure et leur entrain, enfin le tableau le plus saisissant des souffrances d’une courageuse petite ville sous les boulets de l’ennemi.

La sincérité de ces souvenirs est évidente. Tous les faits rapportés ont été vécus. C’est le journal d’un acteur et d’un témoin. Nulle sensiblerie. Un accent franc et direct. Une émotion profonde et qui ne s’étale jamais.

Dirai-je qu’il n’y a pas de récits de guerre qui m’aient ému comme les dix lignes que voici :

« Roussel (un des camarades de M. Marcel Poilay) fut frappé d’un éclat d’obus à la cuisse et au ventre. Il était près de moi et venait de me raconter qu’un contrebandier se disposant à franchir les lignes ennemies, il avait préparé, pour la lui remettre, une lettre à sa fiancée. Il se vit frappé mortellement et rassembla ses forces pour me dire :