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Page:Proudhon - Du principe de l'art et de sa destination sociale.djvu/364

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ÉVOLUTION HISTORIQUE

les villages catholiques français qui les touchent.

La liberté, la personnalité, la dignité de caractère, qui distinguent les Suisses, les Hollandais, c’est de l’ART RENTRÉ. Or, cet art-là est fort négligé en France, il faut le dire.

Je laisse de côté la question du bon marché, sans lequel la vie n’est qu’une servitude. — Si la république n’est pas le droit, me disait un honnête homme, je me moque de la république. — Je dis de l’art et des villes : si l’art et l’édilité ne savent pas nous loger à bon marché,je me moque de l’architecture et de l’édilité. Or, nous sommes bien loin de là.

En vain nous engouffrons dans ces maisons monstres un mobilier plus ou moins somptueux et artistique : buffets, bahuts et tables sculptés, tableaux, statuettes, pianos, etc. La belle compensation ! c’est la fiction que nous prenons pour la réalité.

Je donnerais le musée du Louvre, les Tuileries, Notre-Dame,— et la Colonne par-dessus le marché,pour être logé chez moi, dans une petite maison faite à ma guise, que j’occuperais seul, au centre d’un petit enclos d’un dixième d’hectare, où j’aurais de l’eau, de l’ombre, de la pelouse et du silence. Si je m’avisais de placer là dedans une statue, ce ne serait ni un Jupiter ni un Apollon : je n’ai que faire de ces messieurs ; ni des vues de Londres, de Rome, de Constantinople ou de Venise : Dieu me préserve d’y demeurer ! J’y met-