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II

JOURNÉES DE PELERINAGE

ruskin à notre-dame d’amiens, à rouen, etc.[1]

Je voudrais donner au lecteur le désir et le moyen d’aller passer à Amiens une journée en une sorte de pèlerinage ruskinien. Ce n’était pas la peine de commencer par lui demander d’aller à Florence ou à Venise, quand Ruskin a écrit sur Amiens tout un livre[2]. Et, d’autre part, il me semble que c’est ainsi

  1. Une partie de cette étude a paru au Mercure de France, en tête d’une traduction de la Bible d’Amiens, Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance à M. Alfred Vallette, directeur du Mercure, qui nous a gracieusement autorisé à reproduire ici notre préface. Elle fut et reste offerte en témoignage d’admiration et de reconnaissance à Léon Daudet.
  2. Voici, selon M. Collingwood, les circonstances dans lesquelles Ruskin écrivit ce livre :
    « M. Ruskin n’avait pas été à l’étranger depuis le printemps de 1877, mais en août 1880, il se sentit en état de voyager de nouveau. Il partit faire un tour aux cathédrales du nord de la France, s’arrêtant auprès de ses vieilles connaissances, Abbeville, Amiens, Beauvais, Chartres, Rouen, et puis revint avec M. A. Severn et M. Brabanson à Amiens, où il passa la plus grande partie d’octobre. Il écrivait un nouveau livre, la Bible d’Amiens, destinée à être aux Seven Lamps ce que Saint-Marks Rest était aux Stones of Venice. Il ne se sentit pas en état de faire un cours à des étrangers à Chesterfield, mais il visita de vieux amis à Eton, le 6 novembre 1880, pour faire une conférence sur Amiens. Pour une fois il oublia ses notes, mais le cours ne fut pas moins brillant et intéressant. C’était, en