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Page:Réau - Les Primitifs allemands, 1910.djvu/124

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LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

plusieurs scènes de la légende de saint Wolf^ang— (i). Le saint oblige le diable à lui tenir son missel : il guérit un malade (jui se lève de son grabat : un ange lui apparaît tandis qu’il est prostern(’devant lautel et déplace la monslranee. Cet ange, surpris en plein vol, ce malade nu attestent les progrès réalisés par Pacher dans Tétude des raccourcis et de lanatomie.

Micliaid Pacber est en somme avec Conrad Witz le plus vigoureux tempérament d’artiste (ju’ait produit le Quattrocento allemand ; il demande à l’art padouan ce que Witz emprunte à Fart franco-bourguignon. Mais tous les deux restent foncièrement allemands et préparent la synthèse que réalisera le génie de Durer (2).

Conclusion.

Peut-être cette esquisse fera-t-elle au moins deviner la ricbesse et la variété, si méconnues, du Quattrocento allemand. L’art surgit aloi’s de partout, spontanément, connue une plante vivace. Les conditions semblent défavorables. Pas d’empereur, pas de princes ou de prélats pour protéger les artistes et distribuer les commandes.

(1) Et non (le saint Nicolas de Cusa, comme on l’admet généralement.

(2) Paclier fit école dans la région des Alpes autrichiennes et bavaroises. L’École de Salzboui-g, d’où était sortie en 1449 la Crucifixion du Musée de Vienne, attribué’e par Thode à Pfenning. subit son inlluence. Rueland Frueauf, qui travailla peut-être à Nuremberg dans l’atelier de Wolgemut, combine dans son i-elable de l’église de Gro.ssgmain près de Reicbenhall (1499) les influences l’ranconienne, souabe et italienne. Jan Pollak, le peintre du maîb’e-autel de l’église Saint-Pierre de Munich (Musée National), monument capital de la peinture bavaroise à la fin du xv^ siècle, n’est pas concevable sans Michael Pacher et l’École de Padoue.