Page:Réchetnikov - Ceux de Podlipnaïa, trad Neyroud, 1888.djvu/60

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mais l'idée de manger du pain tant qu'il voudrait le convainquit. Et puis Podlipnaïa, sans sa bien aimée, ne le retanait plus.

— Elle ne reviendra pas, la pauvrette ! C’est dommage, mais que faire ?

— Oh ! Aproska, tu es une charogne, fit Syssoïko dans une bordée de mauvaise humeur.

Il était offensé que sa fiancée fût morte sans lui.

La journée était chaude : le soleil brillait, la neige des toits commençait déjà à fondre ; pas un souffle de vent ne troublait la tranquilité de l'air quand ils arrivèrent au village.

— Regarde un peu comme il nous chauffe bien. C’est bon, hein ? L'été n'est pas loin.

Au lieu de dérider Sossoïko, son contentement ne fit que l'assombrir plus encore. Il ne pensait qu'à Aproska. Pourquoi était-elle morte ?

Le diacre s'étonna fort de voir les Podlipovtsiens s'arrêter devant sa maison.

— Eh bien, mes petits frères ?

— Tu vois bien ce que je t’amène bougonna Pila.

Une foule de paysans vint écouter Matriona qui racontait tous leurs malheurs : beaucoup compatissaient à la mère et à la morte.

— Et quelle est l'autre défunte ? Demanda le diacre.