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Mais où la blague devient folle et plus innocente encore, si c’est possible, c’est quand Verlaine représente (VII) Catulle Mendès, désignant au poignard de Leconte de Lisle l’infortuné Carjat, en train de faire la cour à « la petite fleuriste », chétive personne, pas jeune, bien connue des habitués de « l’Académie », qui semble dire en découvrant un mollet étique : « Tu n’auras pas ma rose ! »

Le bon poète Carjat, en cette occurrence, est couronné de fleurs par le zéphyr. Une furie aux seins flasques plane au-dessus du groupe inquiétant, formé par Leconte de Lisle et Mendès, drapés à l’antique.

Mais qui pourra dire le mystère de cette composition allégorique ? Seul, l’auteur, aidé de Rimbaud, qui assista à son exécution, aurait pu en donner la clé… peut-être.

« L’Académie » de la rue Saint-Jacques, autrement dite « Institut Pélorier », du nom du distillateur dont la boutique aux quarante tonneaux sert de fond à cette scène bizarre, était fort bien fréquentée après la guerre, et donna lieu à plus d’une chanson, empruntant aux passions politiques de l’époque une âpreté singulière, complètement dénuée de respect pour les puissants du jour.


En voici un échantillon :

AIR : Saute, saute, Bourguignonne.

Dans la ville de Paris,
M… M… pour Versailles
Dans la ville de Paris

Y a deux académies.
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