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Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/153

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Car toute la salle, transportée d’une joie irrésistible, s’esclaffait et trépignait de plaisir, en proie à un de ces mouvements contagieux contre lesquels rien ne peut rien. Fussé-je, pour de vrai, sur cette scène, tombé mort d’émotion et de douleur, que ces gens eussent ri de mon cadavre. Me fussé-je enfoncé au cœur le glaive inutile qui pendait à mon côté, mon geste n’eût fait qu’accroître cette gaieté convulsive. J’étais emporté dans un tourbillon que je ne pouvais maîtriser ! Et, pour déchaîner cet ouragan, il avait suffi du jappement inopportun d’un petit chien, d’un jappement que, maintenant, la salle entière imitait, dans un croisement de lazzis et de cris qui l’emplissaient d’un indescriptible tumulte.

Oui, ces gens pompeux et parés, réunis là pour écouter une œuvre tragique et pour voir revivre devant eux quelques-unes des plus grandes heures de l’histoire, il avait suffi