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Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/177

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d’autres dispositions, je n’eusse pu m’accommoder. J’aurais même dû y prendre un certain plaisir. Hors du théâtre, nous avions des réunions fort agréables. Le signore Capagnole, qui aimait le vin et la bonne chère, nous invitait souvent à de petits soupers fort gais et fort bons. On y devisait de mille choses, tout en jouant à des jeux de société ou en faisant de la musique. De plus, nos déplacements de ville en ville nous empêchaient de nous ennuyer, mais, malgré ces diverses raisons que j’eusse dû avoir d’être à peu près satisfait de mon état, je n’en demeurais pas moins, même dans mes meilleurs jours, morose et mélancolique. Le signore Capagnole s’en étonnait et parfois me gourmandait, car il me témoignait beaucoup d’amitié, quoique je n’eusse pas fait, en somme, la brillante fortune comique sur laquelle il avait compté. Néanmoins, il ne m’en tenait pas rigueur. Il reconnaissait volontiers que, sans être un