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Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/189

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et que je ne manquerais de rien. Les deux filles de ce digne homme, Gerolima et Pierina, furent chargées particulièrement de veiller sur moi.

L’aînée, Gerolima, était une grande fille serviable et joufflue, mais, si la cadette, qui s’appelait Pierina, ne cédait en rien à son aînée en attentions et en prévenances pour moi, elle était, en outre, la plus délicieuse personne que l’on pût voir. Jamais je n’ai rencontré rien de plus vif et de plus mutin que cette Pierina. Imaginez un visage charmant, la taille la mieux prise, le pied le plus petit et, avec cela, le caractère le plus avenant et le plus enjoué. Pierina me témoignait beaucoup d’intérêt. J’admirais de quel air empressé elle s’approchait de mon lit pour prendre de mes nouvelles ou pour m’apporter quelque friandise. Pierina passait de longues heures dans ma chambre à m’interroger sur ma vie errante. Elle se montrait fort attentive à mes récits. Je ne lui cachais ni mes tristesses, ni mes dégoûts