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Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/45

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le reflet de mon visage. Je constatais avec tristesse qu’il ne présentait rien de remarquable. Il m’apparaissait placide et régulier, un peu mou, et le jeu des muscles le déformait aisément. Il manquait de cette fermeté de contour que j’observais aux visages des statues. Je lui en eusse voulu les nobles proportions, mais, hélas, il ne me les offrait point.

Comme je m’absorbais dans ces réflexions, j’en fus tiré par une assez violente bourrade dans le dos. Brusquement, je me retournai, avec un regard irrité, sur l’inconvenant qui troublait ainsi ma contemplation. Je reconnus Girolamo Pescaro, garçon de mon âge que j’avais rencontré chez le maestro. Nous avions ensemble épelé le rudiment. Quoi qu’il en fût, je n’étais pas moins furieux, mais ma fureur, au lieu d’intimider Girolamo, le fit éclater de rire et d’un rire qui redoublait à mesure qu’augmentait ma colère. Il fallait que j’eusse une bien drôle de mine, car Girolamo se tenait