Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/71

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chambre, tout en haut de la maison, et j’y passais le plus clair de mon temps. Les cloches de la cathédrale en réglaient les heures. Elles s’écoulaient avec rapidité et je n’éprouvais aucune envie de sortir. Rien ne m’attirait au dehors. À mes flâneries de jadis, je préférais de beaucoup demeurer à mon pupitre, quelque livre à la main ou la plume aux doigts, ou, plus simplement, les bras ballants et l’esprit perdu en quelque rêvasserie.

Je m’y trouvais donc, un jour, en train d’étudier mes leçons, quand le petit laquais vint m’avertir, de la part de l’abbé, que l’on me demandait en bas. L’abbé m’y faisait parfois appeler pour partager avec lui quelques menues friandises, car il était fort gourmand et les dévotes de Vicence, sachant son goût pour les sucreries, l’en pourvoyaient abondamment. Je m’apprêtai donc à obéir, loin de songer à ce qui m’attendait, car, en entrant dans la