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Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/73

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la somptuosité de ses vêtements. En effet, avec quel air magnifique ne se tenait-il pas assis en son fauteuil, sa canne à pomme d’or entre ses jambes croisées, et de quel geste glorieux ne maniait-il pas sa lourde tabatière à couvercle de jaspe ! Son aspect superbe était encore relevé par l’immense perruque à la vieille mode qui lui enveloppait la tête, descendait sur ses épaules et blanchissait de poudre le col de son habit en velours amarante. La Comtesse, assise pareillement dans un fauteuil, n’était pas moins majestueuse par son opulente prestance, sa coiffure monumentale, son corsage à échelles de rubans, l’ampleur de sa robe et les pierreries qui la couvraient. Tous deux composaient quelque chose de tout à fait noble. On entendait piaffer, dans la rue, les chevaux du carrosse qui les avait amenés jusqu’ici et qui, tout à l’heure, les allait remporter vers leur villa, dans un grand fracas de sabots, de roues et de fouet.