Aller au contenu

Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ainsi, avec quelle vitesse mes jambes ne m’eussent-elles pas conduit en bas de la montagne ! Avec quelle hardiesse ne me fussé-je pas élancé dans les flammes, rien que pour prouver mon courage ! Et j’imaginais encore maintes autres façons d’en donner des marques éclatantes ! Tantôt je supposais notre Vicence assiégée par des ennemis inconnus, réduite à la famine et tombée aux dernières extrémités. Je croyais voir les bombardes lancer sur elles leurs lourds boulets. C’est alors que j’apparaissais, ranimant le courage des habitants, me mettant à leur tête, les entraînant à ma suite et, l’épée à la main, me précipitant au plus fort de la mêlée, et délivrant du péril ma cité maternelle. Et quel triomphe me valaient ces hauts faits ! Il me semblait assister à mon entrée victorieuse. Au milieu d’une foule en délire, je parcourais les rues pavoisées et les places jonchées de branchages. Les cloches sonnaient à toutes