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AU LIEU D’UN FRONTISPICE

De ces contes le titre est encore ce qui m’y plaît le plus, comme pouvant en devenir l’excuse au besoin. Sinon, que chaque lecteur bienveillant approprie à ses songes ce dont ils s’accommoderont, et j’aurai eu, par surcroît, le plaisir de m’être dit quelques-uns des miens ; aussi, aurais-je voulu pour frontispice à ces pages tels emblèmes significatifs. Un peintre de mes amis les eût dessinés ; il y aurait figuré par exemple un miroir ou une conque ou une gourde curieusement ornementée. Il l’aurait représentée en étain, car j’aime ce métal qui a un aspect de très vieil argent humble, éraillé et intime, un argent un peu mat comme si l’approche d’un souffle le ternissait ou si son éclat se tempérait de la moiteur d’avoir été longtemps tenu par une main tiède.

L’allégorie sans doute eût été plus claire par une