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Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/49

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IV

LES DINERS SINGULIERS

« C’étaient de curieux dîners que donnait, chaque semaine, la princesse de Termiane.

Une haute grille fermait de ses lances d’or l’entrée de l’altière demeure. On voyait au loin, du fond de l’avenue qui y menait, la robuste ferronnerie crisper sa défense ornementale et dresser l’arrogance de son portail. Des fleurs forgées enguirlandaient les montants et s’épanouissaient au fronton, d’où, comme un double fruit de cristal et de bronze, deux vastes lanternes se gonflaient, chacune au bout de sa chaîne.

À cette grille s’arrêtaient les voitures des visiteurs. Là, il fallait descendre ; aucune roue ne rayait jamais le sable de l’immense cour, déserte comme une grève et que veloutait, çà et là, l’écume éparse de quelque mousse. Une