Aller au contenu

Page:Régnier - La Canne de jaspe, 1897.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sa tête pamprée une pomme de pin en onyx. Partout où les mena leur hôte, M. d’Amercœur admira un choix exclusif d’objets concernant l’histoire des demi-dieux terrestres ou marins et la mythologie magique des anciens. Des terres cuites en modelaient les effigies, des bas-reliefs en évoquaient les légendes, des médailles en remémoraient le culte. Harpies aux griffes aiguës, Sirènes poissonneuses ou ailées, Empuses à pied bot, Tritons ou Centaures, chacun avait là sa figurine ou sa statue. Les bibliothèques renfermaient les textes relatant leur origine, leur existence, leur nature. Des traités dissertaient de leurs espèces ou de leurs formes, énumérant toutes les sortes de Satyres, de Sylvains ou de Faunes, et l’un d’eux, le plus rare et que de Nouâtre montrait non sans orgueil, contenait la description du Papposilène qui est un monstre horrible et entièrement velu. Des cahiers en d’admirables reliures gardaient les recettes des philtres thessaliens par lesquels les sorcières de Lucien et d’Apulée changeaient un homme en hibou ou le transformaient en âne.

M. de Nouâtre faisait à merveille les honneurs de son cabinet. Parfois un léger sourire déten-