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LES JEUX RUSTIQUES ET DIVINS

Leurs robes sont graves de pourpres anciennes ;
Assises dans l’ombre, elles tiennent
De vieux miroirs pâles et ternes
Où elles se mirent longtemps
Et se cherchent toujours et ne se revoient pas.
Parfois, elles parlent tout bas ;
On les entend
Chuchoter comme un bruit de feuilles mortes ;
Elles ont des clefs qui n’ouvrent plus de portes
Elles ont froid comme d’être nues ;
Chacune se sent seule ensemble,
Et la plus vieille boit de sa lèvre qui tremble
Au cristal d’une coupe fendue
Une eau de larmes et de cendre.

Les Heures d’Amour sont jeunes et belles.
Les voici toutes,
Regarde-les !
Que leur importe l’ombre ou les cieux étoilés,
Le doux soleil au fleuve et l’averse à la route,
Les roses d’autrefois, les épines d’alors,
Et les robes de pourpre et les couronnes d’or ?
Que leur importe
Le miroir, la corbeille et la clef et la porte ?
Regarde-les.