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Page:Régnier - Les Jeux rustiques et divins, 1897, 2e éd.djvu/257

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LA CORBEILLE DES HEURES


ODE IV


 
J’ai vu le Printemps nu rire à travers l’avril
Avec un rire
Si doux, si tendre, si puéril
Que l’écho l’a voulu redire
D’arbres en arbres, d’heure en heure et d’aube en aube,
Et chaque rose
S’en est épanouie au faîte du vieux mur
Derrière qui passait avec ce rire pur
Le clair printemps léger de brises en ses ailes
Et s’en allant par le chemin,
Prompt à répondre à qui le hèle
De la voix ou de la main,
Enfant qui chante ou vieillard qui chantonne.
Il portait pour bâton un cep de l’autre automne,
Noueux, mais qu’enguirlande l’an nouveau ;
Il allait vers l’étang où près des vertes eaux
Sont les roseaux,