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Page:Régnier - Les Médailles d’argile, 1903.djvu/48

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L’OUVRIER


Longtemps, dans la clarté, j’ai vu tes mains agiles
D’un doigt ingénieux et d’un pouce savant,
Tresser le souple osier et médailler l’argile.

Le jonc flexible, vert, anxieux et vivant
Gémissait de courber sa tige harmonieuse
Encor du bruit de l’eau sur qui passe le vent.

J’ai vu naître à ton gré, toujours silencieuse,
l’image qui riait ou flottait tour à tout
Dans la terre sanguine ou dans la glaise ocreuse.

Le soir, plus prompt déjà, déjà chasse le jour ;
Ta corbeille pesante est pleine de médailles,
Et l’automne plus fraîche a roidi tes doigts gourds ;