Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/223

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– Il est vrai, – reprit aimablement M. Floreau de Bercaillé, – que, si vous avez encore le cœur à ces amusements, je ne peux qu’applaudir à votre choix. Cette jeune femme, dont je ne vois pas le visage, semble de fort bonne apparence. J’ai rarement admiré peau plus fraîche, encore que, et j’en sais quelque chose, les plus beaux fruits ne soient pas sans danger… Enfin, monsieur, si j’ai à vous complimenter, j’ai aussi à m’excuser de mon entrée un peu brusque. Je vous ai peut-être interrompu en un point où l’on n’aime pas rester ; mais je vous conjure, monsieur, de passer outre à ma présence. J’ai trop de graves sujets à quoi réfléchir en attendant pour que votre vue me puisse troubler. Ainsi donc, monsieur, faites comme si je n’y étais point et, quand vous aurez fait, je vous dirai le sujet de ma visite.

M. de Bercaillé posa sur la table son large chapeau. Voyant que M. de Bréot ne paraissait nullement en humeur de rien d’autre que de l’écouter, il ajouta :

– Il faut, monsieur, que vous me prêtiez quinze écus !

M. de Bréot fit le geste de chercher dans ses