Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/256

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L’automne avait fini brusquement et on était tombé d’un seul coup en plein hiver. Le soleil se levait tard et se couchait tôt, mais il restait tout de même un certain nombre d’heures à occuper. M. Le Varlon de Verrigny, sur le conseil de M. de La Bégissière et de M. Ravaut, en avait réglé l’emploi une fois pour toutes et s’y conformait exactement. À la prière succédait le travail que les offices interrompaient. M. Le Varlon de Verrigny y assistait, sans y manquer, avec un grand sentiment de piété et de foi et avec le maintien le plus édifiant. Il aimait à mêler sa voix à celle de l’assistance, et, comme il l’avait forte, il en reconnaissait le timbre parmi celles à qui il l’unissait. Il ressentait ainsi l’impression d’être entendu de Dieu mieux que les autres. Le Seigneur du reste ne pouvait point ne pas s’apercevoir que M. Le Varlon de Verrigny chantait ses louanges et faisait de son mieux pour les faire retentir jusqu’à l’oreille suprême, ce qui parfois le laissait, à l’issue du service, enroué et si en sueur qu’il sortait de lui une vapeur qui était comme un encens d’une nouvelle sorte.

C’est ainsi, et encore tout essoufflé des psaumes et des répons, qu’il se rendait dans la cellule où l’attendait M. Ravaut. M. Ravaut traduisait et