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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/31

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spectacle agréable, non seulement par la beauté des costumes, mais aussi par le sens caché et l’allusion qu’il contient, car M. de Bercaillé, en son ballet des Sylvains, représentait, par des figures, comment M. le marquis de Preignelay avait changé la solitude champêtre du Verduron en jardin d’agrément où il avait fait jaillir des eaux et des fontaines. N’était-ce point ce que voulait dire cette belle Nymphe, victorieuse des dieux rustiques et cornus ? Mais la plupart des spectateurs n’avaient vu dans tout cela que des danses en costumes. Et M. Floreau de Bercaillé maudissait son métier et regrettait les tourments qu’il s’en donnait, tandis qu’un charlatan italien savait attirer l’attention en mettant le feu à des poudres enfermées en des cartouches de carton et en produisant ainsi au ciel des amusements colorés et des tintamarres aériens.


Ce fut sur ces amers propos que M. de Bercaillé laissa M. de Bréot pour s’aller coucher et en l’engageant à en faire autant. Mais M. de Bréot n’avait pas sommeil ; aussi préféra-t-il la solitude des jardins au matelas d’où il lui faudrait entendre M. de Bercaillé faire gémir la paillasse en l’honneur de la petite servante qui l’y attendait. Du