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Page:Régnier - Les Rencontres de monsieur Bréot, 1904.djvu/84

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d’envisager les choses dont il avait pris le parti une fois pour toutes, celui-ci s’arrêta de marcher et reprit avec un nouveau soupir :

– Vous êtes heureux, monsieur, et laissez que j’admire en vous quelqu’un de si ferme en ce qu’il pense que rien ne l’y vient troubler. Quoi ! vous êtes toujours libre de vivre à votre gré. Vous pouvez être, selon que l’occasion vous y pousse, colérique, avare, gourmand ou luxurieux et faire de votre corps tel usage qu’il vous plaît, assuré que personne ne lui demandera compte de ses actions, quand il aura cessé de pouvoir les produire. Car, monsieur, c’est ainsi que vous rendent le mépris de toute contrainte et la dangereuse liberté où vous vous aventurez. Tandis que moi !

Et M. Le Varlon de Verrigny leva les bras et les laissa retomber avec découragement.

– Si je n’avais que votre âge, monsieur, – je ne répondrais pas que je ne tâchasse de m’affranchir de cette certitude qui m’entrave continuellement et me gâte les meilleurs moments d’une vie qui n’a plus chance de devoir être assez longue pour qu’il vaille la peine de la réformer en son principe. Il s’y serait fallu prendre de bonne heure. À quoi sert de ne se