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Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/221

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LA DOUBLE MAÎTRESSE

ront qu’être utiles et agréables à un jeune homme qui semble fait pour les comprendre. Nous entretiendrons ainsi sa pensée en sa pente naturelle, et il n’aura point à se distraire de lui-même pour s’intéresser à nous.

— Le fait est, répondit M. de Bercherolles, que c’est encore là le plus court chemin pour se rencontrer. C’est, à proprement parler, le carrefour des esprits et les plus disparates s’y retrouvent par leurs voies particulières. La statue de l’Amour est au rond-point de la Volupté et à la patte d’oie du Sentiment. Pour moi, je prendrai plaisir à ces propos, mais je ne sais si M. de Portebize tirera grand’chose de nos discours. Allons ! quoique, pour ma part, je sache un peu d’avance comment chacun de nous pense là-dessus. M. de Parmesnil nous dira ce que l’amour emprunte de variété à la diversité des lieux et des peuples. Il en comparera les façons et les usages. M. Garonard nous dépeindra l’aliment qu’il trouve dans la beauté des corps. M. de Saint-Bérain nous rappellera les plus doux chants qu’il a inspirés. M. de Clairsilly nous apprendra quelques-unes des aventures qu’il occasionne. Moi-même, je vous compterai ce qu’il coûte. Quant à Gurcy, il est probable qu’il ne parlera point, et vous, Monsieur, vous ne pourrez moins faire que de nous confier ce qu’en attend quelqu’un qui est en droit d’en tout attendre.

— Pour moi, dit l’abbé Hubertet, je suis heureux que M. de Bercherolles m’ait mis spontanément hors de cause. Mon état et ma figure eussent