Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/276

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pressement qu’il avait ressenti à s’enquérir si M. de Galandot se trouvait bien de sa nouvelle habitation. M. Dalfi, qui la savait parfaitement vide et jugeait que M. de Galandot serait en peine d’y remédier sur-le-champ, prévoyait l’occasion de se défaire avantageusement de meubles de rebut qui encombraient ses greniers. Aussi promit-il, en se retirant, d’envoyer au plus tôt de quoi pourvoir aux premiers besoins. Il énuméra tout ce dont il pouvait disposer en meubles, vaisselle, tapisserie, linge. À mesure qu’il parlait, M. de Galandot se sentait délivré d’un grand poids que lui causait l’embarras à se procurer tant d’objets divers. Il accepta l’offre du banquier en la réduisant au nécessaire, car l’autre eût voulu joindre aux choses d’usage maint superflu et M. de Galandot dut refuser, en même temps qu’un clavecin qu’il n’eût su où mettre, quatre tables de jeu dont il n’avait que faire.

L’achat réglé, M. Dalfi crut devoir en revenir à une conversation plus désintéressée.

— « Vous voici tout à fait, Monsieur, de notre Rome, disait-il, et vous ne sauriez manquer de goûter les plaisirs qu’elle offre en divertissements et en bonne compagnie. »

Le banquier vanta les théâtres.

— « Nous y avons, Monsieur, le plus beau décor et la meilleure musique du monde. Vous vous garderiez bien d’y être insensible. Un homme de votre qualité ne saurait l’être à la beauté. Mais, sans doute, préférez-vous le jeu. Notre pharaon est célèbre et je ne vous dis rien de l’agrément