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Page:Régnier Double maîtresse 1900.djvu/282

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qu’il fût loin d’épuiser ce que le banquier recevait pour lui, néanmoins les amphores, une à une, s’alourdissaient d’or.

Ce fut sur cette réserve superflue que M. de Galandot préleva de quoi payer le terrain que M. Dalfi, fidèle à sa promesse, lui procura. Le banquier tenait parole d’autant mieux qu’il trouvait profit à cet achat.

C’était une sorte d’enclos désert, situé hors des murs, à la sortie de la porte Salaria. Quelques vestiges d’un petit temple et des restes de tombeaux s’y voyaient encore. M. Dalfi fournit en même temps une équipe d’ouvriers qui remuèrent le sol. M. de Galandot s’intéressa quelques temps à ces travaux qui ne donnèrent pas grands résultats, car, outre quelques pierres couvertes d’inscriptions plus qu’à demi effacées, on n’y découvrit guère autre chose qu’une grande urne de bronze verdâtre que Nicolas envoya en présent à M. l’abbé Hubertet.

Ce furent, d’ailleurs, les seules nouvelles qu’il donna jamais de lui à son ancien maître. L’abbé, de son côté, ne savait où adresser ses lettres. Le cardinal Lamparelli à qui l’abbé écrivit du séjour de son disciple à Rome répondit que le gentilhomme français ne s’était jamais présenté à son audience et qu’il n’avait jamais entendu parler d’aucun seigneur du nom de Galandot. D’ailleurs la lettre du bon cardinal était assez confuse et marquait l’état d’un esprit quelque peu affaibli ; le caractère en était d’une main indistincte qui en rendait la lecture difficile et, par endroits, si douteuse