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Page:Raîche - Au creux des sillons, 1926.djvu/50

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LE MENDIANT

loger, un soir de tempête à la grosse maison verte, vous savez, la grosse maison avec les portes blanches avant d’entrer dans la forêt, et on l’a jetée dehors. Il y a deux bons milles de grands bois avant d’arriver à l’habitation suivante, elle est tombée en route et elle est morte de misère. C’est bien triste. Elle était si gaie.

Le père Nicholas se remit à marcher. De grosses larmes coulaient sur sa barbe.

Depuis, tous les ans, il va, pieux pèlerin, à l’endroit où est morte la mère Béatrice. Il s’arrête pour interroger les arbres, se penche pour baiser les pierres de la route et reprend sa marche.

Personne ne soupçonne la grande et divine douleur que cet homme porte dans son cœur.