Page:Rabelais marty-laveaux 03.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LE CINQVIESME LIVRE.

nommoient, guetceurs de chemins, & batteurs de pauez. Et les pauures chemins les craignoient, & s’efloignoient d’eux, comme de brigans. Ils les guettoient au paflage, comme on fait les loups à la trainee, & les becafTes au fillet. le vy vn d’iceux, lequel efloit appréhendé de la iuftice pource qu’il auoit prins iniultement malgré Pallas le chemin de l’efcole, c’elloit le plus long : vn autre fe ventoit auoir prins de bonne guerre le plus court difant luy eftre tel aduantage à cefte rencontre que premier venoit à bout de fon entreprinfe. Auffi dift Carpalin à Epiftemon quelque iour le rencontrant, fa pifTo- tiere au poing, contre vne muraille piiïant, que plus ne s’efbahiiïoit fi toufiours premier eiloit au leuer du bon Pantagruel, car il tenoit le plus court S^ le moins cheuauchant. le y recongnu le grand chemin de Bourges, & le vy marcher à pas d’Abbé, & le vy aufli fuir à la venue de quelques charretiers qui le menafToient fouller auec les pieds de leurs cheuaux & luy faire pafTer les charrettes delTus le ventre comme Tullia fift pafTer fon charriot defTus le ventre de fon père Seruius TuUius fixiefme Roy des Ro- mains, le y recongnu pareillement le vieu quemin de Peronne à fainâ : Quentin & me fembloit que- min de bien de fa perfonne. le y recongnu entre les rochers le bon vieux chemin de la Ferrate fus le mont d’vn grand Ours. Le voyant de loing me fouuint de fainft Hierofme en peinture, fi fon Ours euft elle Lyon, car il eftoit tout mortifié, auoit la longue barbe toute blanche & mal peignée, vous euiïiez proprement dit que fuflènt glalTons : auoit fur foy force groiïes patenoftres de pinaftre mal rabottees, & eftoit comme à genoillons, & non de- bout ne couché du tout, & fe battoit la poitrine