Page:Rabelais marty-laveaux 03.djvu/309

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Pour te porcer où plus on te defire
Qui eft céans, ie m’en puis bien vanter.
la (ce croy) n’cil : befoing t’afTauancer
De la faueur & parfaide amitié
Que trouueras, car prefque la moitié
Tu en congneuz quant vins dernièrement
Donc peuz la refte aiïcz entièrement
Coniecturer, comme fubfecutoire.

Vng cas y a, dont te plaira me croire,
Que quant viendras tu verras les feigneurs
Mettre en oubly leurs eltatz & honneurs
Pour te chérir, & bien entretenir.
Car ie les oy teller & maintenir
Appertement quant efcheoit le propos
Qu’en Poiftou n’a, ny en France fuppos
A qui plufgrant familiarité
VeuUent auoir, ny plus grant charité.

Car tes efcriptz, tant doulx & meliflues
Leur font au temps & heures fuperflues
A leur affaire vng ioyeulx palfc^temps.
Dont defchaiïer les ennuytz & contemps
Peuuent des cueurs, enfemble prouffiter
En bonnes meurs pour honneur mériter.
Car quant ie Hz tes euures il me femble
Que i’apperçoy ces deux poinfts tous enfemble
Efquelz le pris eft donné en dodrine,
C’est affauoir doulceur & difcipline.

Parquoy te prie & femons de rechief.
Que ne te foit de les venir veoir grief.
Si efchapper tu puis en bonne forte,
Riens ne m’efcrips, mais toy mefmes apporte
Celle faconde & éloquente bouche
Par où Palas sa fontaine desbouche
Et ses liqueurs castallides distille.