Page:Rabier - Tintin-Lutin, 1898.djvu/63

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Mais si vous voulez, nous allons rester
Tout près pour voir ce qui va se passer.
Justement quelqu’un vient de ce côté :
C’est une femme, Madame Santé.
Mais qu’a-t-elle donc, la voilà qui pâlit !
Son œil se trouble et sa jambe fléchit.
Elle tombe à genoux : « Grand Dieu, crie-t-elle,
Au secours, il se noie, vite une échelle ! »
Et se levant d’un bond, elle s’élance
Vers le village en quête d’assistance…
En très peu d’instants, le bruit se répand
Qu’un homme est en grand danger dans l’étang,
Et, pendant que les langues vont leur train,
Les plus hardis se mettent en chemin
Pour secourir le malheureux noyé.
Tout le village est bientôt assemblé.
Au bord de l’eau, le tambour, les pompiers
Tous sont là : les femmes, les fermiers.
Un paysan s’est muni d’un cordage
Pour servir au périlleux sauvetage.
Le garde-champêtre est venu dresser
Procès-verbal afin d’en informer
Monsieur le sous-préfet.




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