sité pour ce qui peut parfois, dans un écrit quelconque,
rapprocher es hommes les plus éminents
des autres hommes, loin ne le goût actuel
du public provoque jamais chez les éditeurs
des anciens écrivains a moindre pensée de supprimer
ou seulement d’adoucir ce qu’il pourroit
y avoir de plus ou moins hasardé dans leurs ouvrages,
l’on se plaît, avant tout, aux traits les
plus énergiques, aux nuances les plus variées,
en un mot à tout ce qui peut contribuer à rendre
avec le plus d’exactitude, quoi ne souvent
avec d’étranges disparates, la véritable physionomie
de l’auteur. « Donnez-nous des œuvres
bien complètes, s’écrie-t-on de toutes parts ; arrière
les éditions chatiées ! qu’on ne retranche
pas une virgule ! » Et le malheureux éditeur qui
s’aviseront de supprimer un distique s’exposeront
à voir le lendemain publier son propre livre avec
toutes les améliorations qu’il y auroit faites, et
surtout avec ce titre pompeux qui se produit si
habituellement : « Seule édition complète ! »
c’est-à-dire ayant de plus que l’autre le distique
dont il auroit cru devoir le sacrifice aux plus honorables
considérations.
Nous avons accepté, nous n’osons pas dire subi, les exigences bonnes ou mauvaises de notre temps ; nous avons recueilli avec le plus grand soin tout ce qui nous a été connu de notre vieux poète, et nous n’avons rien négligé pour nous mettre en mesure de reproduire ses moindres œuvres, telles qu’elles furent écrites par Racan. Ainsi donc, pour résumer en définitive tout ce pue nous avons dit dans le cours de cette préface, outre les innombrables corrections de dé-