Page:Racan Tome I.djvu/238

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Les nymphes des forests plaignirent son martyre,
—————Et l’amoureux Zephire

Arresta ses soûpirs pour entendre les siens.


AU FLEUVE DU LOIR DÉBORDÉ.
Ode.

Loir, que tes ondes fugitives
Me sont agreables à voir,
Lorsqu’en la prison de tes rives
Tu les retiens en leur devoir,
Au lieu de voir sur tes rivages,
Durant ces funestes ravages,
Les peuples maudire tes eaux,
Quand leurs familles effrayées
Cherchent de leurs maisons noyées
Le débris parmy les roseaux !

Déja, dans les terres prochaines,
Ton courroux, enflé de boüillons,
Traînant les arbres dans les plaines,
Arrache les bleds des seillons ;
Déja les peuples des campagnes
Cherchent leur salut aux montagnes ;
Les poissons logent aux forests,
Quittant leurs cavernes profondes,
Et la nasselle fend les ondes
Où le soc fendoit les guerets.

Mais, pour voir des chasteaux superbes,
Détruits par tes débordemens,
À peine laisser dans les herbes
Les marques de leurs fondemens ;
Pour voir les champs les plus fertiles