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Page:Rachilde - À mort, 1886.djvu/110

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Par-ci, par-là, les jours de printemps, il voyait de très belles créatures qu’il n’affichait point, mais qu’il payait leur prix, c’est-à-dire fort cher.

Aucun amour n’avait laissé de traces profondes dans sa vie régulière. Élevé par une mère pieuse et un père très vieux ; il avait peu ri, peu causé, peu joué.

Cependant, dès l’âge de treize ans, il avait connu de la femme des choses qui l’en avaient détourné.

Entre les murs des quelques anciens châteaux que possède notre pays il se passe de petits drames curieux, aussitôt nés, aussitôt étouffés, où des vies entières se déflorent, où des caractères s’empreignent pour toujours d’un scepticisme navrant. C’est une douairière qui a des caprices, c’est une cousine, encore en robe courte, qui a des bons vouloirs d’épouse. Rien ne transpire, les parcs sont si ombreux et les murailles de ces parcs si hautes !… Près de Saint-Brieuc, le château des de Bryon se trouvait, entouré de marais salins, assez pittoresque, mais d’une sévérité toute monacale.

Des murmures étranges venus de la mer erraient dans les cimes des marronniers de son parc. Quelquefois dans le salon de réception où l’on ne recevait jamais, l’on parlait du Roy. Le modernisme ne donnait à ces gens cloîtrés que ses railleries vaillantes, ses acceptations dédaigneuses de la chose irrémédiable. Et Maxime fit sa première communion avec ferveur, pensant, du même coup, au poney