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Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/168

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ÉRUDIT ET SPORTIF


tourner l’obstacle ; enchaîné à ce boulet, détail perdu… Or la courroie flexible qui formait l’attache unique de ce bizarre engin de locomotion représentait si peu de chose à trancher ! Se souvint-il de ces mariniers conduisant leur péniche qui portent toujours sur eux une lame très aiguisée pour, en cas de bourrasque entraînant leur attelage, le forçant à reculer jusqu’au fleuve, jusqu’à la noyade, pouvoir d’un seul coup les délier de la corde ? Je vis la main de Jarry armée de son canif, mince couteau de poche, se glisser, derrière lui, jusqu’à la courroie, et mon sang se glaça dans mes veines. Certes, il se sauverait, libéré de mon poids, mais j’allais infailliblement me briser le crâne, soit en arrière, soit en avant. Il se tourna tout à fait et je fermai les yeux sans un mot de reproche. Après tout, c’était un moyen. Je l’entendis rire de son rire de