Aller au contenu

Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

32
ALFRED JARRY


1830 aimant à se mettre des rubans dans les cheveux, mais il ne doit pas être pour grand’chose dans la confection de notre précieuse personne ! Notre mère était une demoiselle de Coutouly, petite et râblée, volontaire et pleine de fantaisie, que nous fûmes obligé d’approuver avant d’avoir voix au chapitre. Elle prisait fort le travesti. Nous avons d’elle une photographie qui la montre en torero, culotte courte, petit casaquin brodé d’or à grelots et, sur le coin de la tempe, une toque de velours. Elle faisait, comme toutes les femmes, le désespoir de son mari, qui avait peut-être, lui, le grand tort de ne pas employer la matraque, et nous avons l’impression que nous fûmes conçu, en tout bien tout honneur, la nuit où cette créature d’un sexe un peu différent se mit dans l’entendement d’aller courir au bal en y traînant un taureau par les cornes !… »