Aller au contenu

Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

34
ALFRED JARRY


surait gravement son propriétaire.

Au moment de sa prospérité, Jarry habitait au boulevard Saint-Germain un assez joli petit appartement, meublé de vieux meubles de famille, lesquels meubles exhalaient encore le parfum d’une ancienne vie très bourgeoise et très ordonnée. Là, il nous invita, quelques-uns, mon mari et moi, à venir voir le passage du Tsar au milieu des hourras soulevés par les fêtes données en l’honneur de l’alliance franco-russe.

Puis, ayant mangé, ou bu, son héritage, Jarry descendit l’escalier de ses dangereuses fantaisies jusqu’au caveau de la misère noire. Il paraît que, rue Cassette, où mon mari et le docteur Saltas sont allés le chercher pour le conduire à l’hôpital, il fallait se baisser pour pénétrer chez lui, tellement ce réduit était bas de plafond, étroit et sans clarté. Il y vivait comme un reclus, dor-