Page:Rachilde - Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, 1928.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

84
ALFRED JARRY


têtes de squelettes ? Oui ; et vraiment, toute la pièce ennuyeuse sans qu’une explosion de joie, toujours attendue, y éclate ? Oui, oui, oui, vous dis-je !… Mais, tout de même, ne vous y trompez pas, ce ne sont pas des soirées indifférentes et dénuées de signe que celles d’hier soir et de ce soir, au théâtre de l’Œuvre. Quelqu’un parmi le tohu-bohu a crié : « Vous ne comprendriez pas davantage Shakespeare ! » Il a eu raison. Entendons-nous bien ! Je ne dis pas du tout que M. Alfred Jarry soit Shakespeare et tout ce qu’il a d’Aristophane est devenu du bas Guignol et une saleté de funambulesquerie foraine ; mais, croyez-le, malgré les niaiseries de l’action et les médiocrités de la forme, un type nous est apparu, créé par l’imagination extravagante et brutale d’un homme presque enfant.

« Le Père Ubu existe.